tous savoir sur les tortues de mer
La fiche sur la tortue : Chelonia mydas en Polynésie
Introduction sur cette tortue marine
En Polynésie nous retrouvons principalement deux espèces qui sont la tortue imbriquée(Eretmochelys imbricata) et la tortue verte (Chelonia mydas).
Dans cet article nous traiterons de la tortue verte qui est l’espèce la plus menacée dans le Pacifique sud. Dans la langue Tahitienne on l’appelle « Honu ». On l’appelle « tortue verte » non pas à cause de sa couleur (qui n’est pas verte) mais à cause de la couleur de sa graisse qui est verte. C’est la deuxième plus grosse espèce de tortues marines. La première étant la tortue luth (Dermochelys coriacea) qui peut atteindre jusqu’à 1 tonne et la seconde est la tortue verte (Chelonia mydas) qui peut atteindre jusqu’à 250 kg à l’âge adulte.
Sous espèce de Chelonia mydas
Une étude menée par Jacques Fretey est en cours car il existe une sous espèce dans la région indo-pacifique qui est légèrement différente au niveau morphologique.
Description de l’espèce
Il est difficile de pouvoir décrire la couleur des individus de cette espèce pour la simple et bonne raison que la couleur varie selon l’âge et qu’une fois adulte on observe encore des variances de teinte.
A la sortie de l’œuf, le bébé a une dossière noire et le plastron blanc. Entre deux et quinze ans environ, la couleur de la carapace change pour devenir marron sur la dossière et beige sur le plastron. A partir de 15 ans, leur couleur change de nouveau pour une dossière beaucoup souvent plus foncée, variant du marron foncé à une couleur olivâtre très foncée mais parfois même grisâtre. La tête est relativement petite et a une paire d’écailles préfrontales et quatre écailles post-oculaires.
La dossière est bombée et de forme ovale. Elle a quatre écailles costales, quatre (parfois cinq) écailles vertébrales, une écaille pygale et une écaille supracaudale divisée. Les écailles sont «jointées», c’est-à-dire collées les unes aux autres contrairement à la tortue imbriquée qui a les écailles qui se chevauchent comme les tuiles d’un toit.
On distingue les mâles des femelles par la grosseur de la queue qui est plus longue et épaisse chez les mâles car le pénis est à l’intérieur ainsi que par la présence chez les mâles d’une griffe sur les nageoires antérieures lui permettant de s’agripper sur le dos des femelles durant l’accouplement.
La tortue verte n’a pas de cordes vocales contrairement aux tortues terrestres.
Aire de répartition de cette tortue molle
Cette tortue se trouve que dans le sud-est des Etats-Unis;le sud de la Caroline , la Géorgie, péninsule de Floride et au sud de l’Alabama jusqu’au comté de Baldwin et à la Baie de Mobile, elle vit dans un biotope à climat chaud et sub-tropical.
Mode de vie de Chelonia mydas
Les individus nés en Polynésie restent la première année aux alentours des îles. Ils n’ont pas les poumons assez développés pour plonger donc ils restent en surface de l’eau (deux fois plus de prédateurs). Ils s’alimentent de zooplanctons.
Entre un an et quinze ans, les tortues changent d’alimentation et deviennent essentiellement carnivores. Elles s’alimentent de poissons, mollusques et crustacés. Elles peuvent rester une vingtaine de minutes sous l’eau et une fois adultes (20 ans) environ deux heures. C’est à partir d’une quinzaine d’années que l’alimentation change de nouveau et les tortues deviennent alors végétariennes. Le problème est qu’en Polynésie il y a beaucoup de poissons et crustacés mais il n’y a pas de grands herbiers marins. C’est pour cette raison que les tortues migrent. Elles vont donc partir et essentiellement les femelles reviendront sur leur lieu de naissance pour pondre. Elles arrivent à se situer dans l’océan notamment grâce au champ magnétique terrestre qui leur sert de «boussole».
La période de ponte se déroule pendant la saison des pluies, ce qui correspond à la saison la plus chaude (entre novembre et février). Les femelles vont monter sur les motus (Un motu est un îlot de sable corallien sur la couronne récifale d’un atoll ou à l’arrière d’un récif barrière d’île volcanique) à la tombée de la nuit pour pondre sous les Miki Miki (une espèce d’arbuste). Elles vont creuser un nid avec leurs pattes arrières d’environ un mètre de profondeur pour y déposer 50 à 200 œufs. Elles vont ensuite reboucher le nid et brouiller les pistes en faisant d’autres trous aux alentours puis elles vont regagner l’océan. Cette opération va durer environ deux heures. Elles vont rester aux alentours des îles et elles vont renouveler l’opération six fois à quinze jours d’intervalles.
Si on fait le décompte : 6 * 200 = 1200 œufs. Le nombre s’explique par le gros taux de mortalité (environ 1/1000 arrive à l’âge de 3 ans).
Après 60 jours d’incubation, les bébés vont sortir en pleine nuit et vont tenter de regagner l’océan. Seulement un grand nombre de prédateurs les attendent : Les chiens sauvages, les rats, les crabes, les oiseaux, les poissons (Carangues, becs de canne, espadon, poulpes, murènes, thons …etc).
Le sexe est déterminé comme chez les tortues terrestres par la température d’incubation : Au dessus de 29°C, on observera des femelles et au dessous de 29°C on observera des mâles. Seulement dans un nid qui comporte 200 œufs, on remarque que la température n’est pas la même à chaque endroit de celui-ci. Les œufs du dessus sont plus frais que ceux du dessous et on obtient généralement un mix mâles/femelles dans un même nid.
Une fois l’âge de 3 ans atteint, il ne reste plus que 2 prédateurs : Les grands requins qui sont au large et les hommes.
Protection de cette tortue marine
La tortue verte est protégée par une loi nationale et des lois internationales. Elle est en Annexe 1 de la CITES. Et pourtant c’est une espèce très exploitée non pas pour sa carapace mais pour sa chair. Contrairement à la tortue imbriquée qui a une chair toxique, la tortue verte a une chair très appréciée par les populations locales.
Si les Polynésiens mangent de la tortue, ce n’est pas une pratique récente mais plutôt ancestrale. Il y a 100 ans encore, la Polynésie était constituée d’îles tribales et seulement les chefs, les maîtres tatoueurs et les sorciers avaient le droit de manger de la tortue. Ils pensaient qu’après la ponte, les femelles retournaient dans l’océan avec l’esprit des morts. En mangeant de la tortue, ils s’appropriaient ainsi d’avantage de pouvoirs spirituels et de forces.
Le problème est qu’avec la démocratie, cette hiérarchie a disparu avec le privilège qu’avaient les puissants des tribus. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui les populations locales mangent de la tortue généralement pour les fêtes (on estime que 80% de la population des îles sous le vent consomme de la tortue plusieurs fois par an). C’est un met festif que l’on peut comparer à du foie gras pour les métropolitains.
Du fait que la chasse à la tortue soit interdite, il s’est développé un commerce illégal avec un marché noir où la demande est bien plus forte que l’offre. Les prix ont donc explosé et le commerce de la viande est devenu très lucratif. Pour donner une comparaison, en Polynésie on gagne plus d’argent en vendant de la viande de tortue plutôt qu’en vendant de la drogue ou des armes et malheureusement les braconniers n
La fiche sur la tortue : Dermochelys coriacea
Dermochelys coriacea se nomme en français tortue luth. Elle est très connue et on entend souvent parler d’elle puisque son alimentation est composée de méduses qu’elle confond avec les sacs en plastique que nous jetons et qui se retrouvent dans l’océan ou dans la mer.
Description de la tortue luth
C’est le plus grand Chélonien au monde puisque cette espèce peut atteindre un poids d’une tonne pour 3 m de longueur. Elle a la particularité de ne pas avoir une carapace osseuse comme les autrestortues marines. Sa dossière est constituée d’une fine peau recouvrant une épaisse couche de graisse et de nombreux et minuscules ostéodermes lui donnant ainsi l’aspect du cuir. On note la présence de 7 carènes recouvrant la dossière de façon longitudinale. Elle possède d’énormes nageoires antérieures plates et profilées pouvant atteindre 2 m de longueur ce qui lui permet de pouvoir nager extrêmement vite.
On note d’ailleurs que c’est la tortue marinequi dispose du meilleur hydrodynamisme du fait de sa forme et de sa capacité à nager extrêmement vite (des pointes enregistrées à près de 40 km/h).
On note d’ailleurs que c’est la tortue marinequi dispose du meilleur hydrodynamisme du fait de sa forme et de sa capacité à nager extrêmement vite (des pointes enregistrées à près de 40 km/h).
Sa peau est de couleur généralement bleu foncée avec de nombreuses taches plus claires ou bien parfois sont corps est totalement gris ou foncé.
Distribution et habitat de cette grosse tortue marine
La tortue luth préfère vivre dans le
La fiche sur la tortue imbriquée : Eretmochelys imbricata
Famille : Cheloniidae
Genre : Eretmochelys
Genre : Eretmochelys
C’est une tortue dont vous avez peut être entendu parler sous le nom de tortue imbriquée. C’est une des huit espèces actuelles de tortues marines et c’est la seule du genre Eretmochelys. Son aire de répartition est quasi mondiale puisqu’on la retrouve dans tous les océans. Elle comporte deux sous espèces E.imbricata imbricata et E.imbricata bissa.
La tortue imbriquée a été décrite à l’origine par Carl von Linné comme Testudo imbricata, en 1766. Au début du XIXe siècle, la systématique s’affine, on reconnaît aux tortues marines des caractéristiques communes et on les regroupe au sein de taxons communs. Un nouveau genreEretmochelys (du grec: eretmo, rame et chelys, tortue) est proposé par le zoologiste autrichien Leopold Fitzinger en 1843.
Sous-espèce de la tortue imbriquée
Deux sous-espèces ont été décrites, l’une vivant dans l’océan Atlantique et l’autre dans les océans Pacifique et Indien. Comme la première sous-espèce décrite par Linné était originaire de l’Atlantique, elle a pris pour nom Eretmochelys imbricata imbricata. C’est la description de Wilhelm Peter Eduard Simon Rüppell de 1835 qui est retenue pour la tortue imbriquée du Pacifique. Elle est appelée Eretmochelys imbricata bissa, bissa signifiant double en latin.
E. i. imbricata (océan Atlantique): dessus tête et membres brun noisette; contour des vieux individus allongé, à bords presque parallèles.E. i. bissa (océan Indien, océan Pacifique): dessus tête et membres très sombre, presque noir; contour en forme de cœur, à bords arqués, même chez les individus âgés.
Hybridation
On retrouve les tortues imbriquées dans de nombreux cas d’hybridation entre tortues marines. Des hybrides de tortues imbriquées et de caouannes (Caretta caretta) ont été signalés à Bahia, au Brésil, où il semble que les hybrides seraient au moins de deuxième génération (Conceição et al., 1990; Bass et al., 1996; Bass, 1999; Marcovaldi et al., 1999). Un hybride de tortue imbriquée mâle et d’une tortue caouanne femelle a été signalé en Floride (Etats-Unis) et un œuf ramassé au Suriname a donné un hybride issu d’une tortue imbriquée mâle et d’une tortue verte (Chelonia mydas) femelle, de deuxième génération (ou plus) (Karl et al., 1995).
Description d’Eretmochelys imbricata
Sa carapace est très facile à reconnaître des autres espèces. On l’appelle tortue imbriquée car ses écailles se chevauchent les unes au-dessus des autres de telle façon que cela ressemble aux tuiles d’un toit de maison. Seulement chez certains vieux spécimens cette caractéristique n’est plus valable car la dossière à tendance à devenir lisse avec le temps. On dénombre quatre paires de costales et cinq écailles vertébrales qui peuvent présenter une légère carène sur les jeunes spécimens. Une autre caractéristique de cette tortue est qu’elle présente des marginales dentelées postérieurement.
La dossière de la carapace est d’une teinte brun orangé pouvant aller jusqu’au noir. Cette coloration est une combinaison irrégulière de stries claires et foncées avec des taches jaunes ou rouges. Le plastron est jaune, les écailles post-anales sont de même couleur avec des taches noires. Les nageoires sont brunes sur le dessus et jaunes dessous. Au niveau de la tête, elle dispose de quatre écailles préfrontales et d’un bec crochu particulièrement long.
Les mâles se distinguent par une pigmentation plus claire et, comme pour les autres espèces de tortues, un plastron concave, de plus longues griffes et une queue plus épaisse.
Concernant sa taille, elle mesure entre 60cm et 1m20 de long et pèse entre 60kg et 90kg.
Concernant sa taille, elle mesure entre 60cm et 1m20 de long et pèse entre 60kg et 90kg.
Distribution et habitat de cette tortue marine
Elle a une très vaste aire de répartition qui s’étend dans la plupart des régions tropicales, subtropicales et même tempérées. Les tortues occupent différents habitats selon les étapes de leur cycle biologique. Elles se reposent fréquemment autour des récifs de corail ou dans des grottes sous-marines dès qu’elles mesurent plus de vingt centimètres. Cependant, comme elles migrent, elles peuvent aussi être aperçues dans les lagunes, les mangroves ou encore les estuaires. Les juvéniles ne pouvant pas plonger sous la surface de l’eau, ils restent dans des zones où les algues flottent afin de se protéger un maximum contre les prédateurs.
Alimentation des tortues imbriquées
L’alimentation d’Eretmochelys imbricata est composée essentiellement de méduses et d’éponges. Cependant il n’est pas rare de la voir s’attaquer à des crustacés, des invertébrés, des mollusques, des anémones de mer, des algues brunes voir même manger des charognes de poissons morts.
La reproduction sous l’eau
Comme la plupart des autres espèces de tortues marines, la tortue imbriquée utilise plusieurs habitats de croissance, qui sont invariablement situés dans des récifs coralliens ou aux alentours. Ce n’est que quand elles ont atteint la maturité sexuelle (entre 10 et 20 ans) que les tortues imbriquéesquittent leurs aires d’alimentation pour aller vers les zones de reproduction. Dans certains cas, leur migration peut leur faire parcourir des milliers de kilomètres, pour revenir, dans le cas des femelles, sur la plage ou à l’endroit où elles sont nées. Lorsqu’elles ont fini de pondre pour la saison, les femelles retournent dans leur aire de nourrissage. Toute leur vie, qui peut se prolonger sur des décennies, ces tortues referont à intervalles réguliers de quelques années les mêmes allers-retours entre les lieux où elles se nourrissent et ceux où elles se reproduisent.
L’acte de reproduction s’effectue de la même façon que nous l’avons décrite pour Chelonia mydas dans le précédent numéro.
La ponte des tortues marines
La tortue femelle quitte la mer, traverse une plage sablonneuse et choisit un site de ponte au-dessus du point atteint par la marée haute. Trait caractéristique, elle creuse son nid dans ou sous la végétation terrestre. Elle peut creuser plusieurs nids avant de déposer ses œufs dans une cavité située à au moins 10 cm, mais parfois 90 cm, sous terre. Chaque œuf pèse au moins 25 g et une ponte moyenne comprend quelque 140 œufs (mais peut atteindre 250 œufs). Ayant recouvert le nid, et passer une à deux heures sur la terre ferme, la tortue retourne à la mer. Elle revient 15 jours après, le plus souvent sur la même plage, pour pondre de nouveau; le processus se répète plusieurs fois, jusqu’à ce qu’elle ait fini de pondre pour la saison. Chaque femelle a ainsi deux pontes, parfois même six, sept, voire huit. Il n’y a aucun soin parental, la femelle abandonne ses œufs dans le sable où l’incubation se fait sans elle.
La période d’incubation dépend essentiellement de la température; elle va de sept à 10 semaines. La température d’incubation détermine le sexe des embryons. Après l’éclosion, les nouveau-nés prennent plusieurs jours pour se dégager du nid, ce qu’ils font normalement la nuit. Arrivés à la surface de la plage, ils se dirigent vers la mer et s’éloignent du rivage à la nage.
Protection de Eretmochelys imbricata
Comme toutes les tortues marines, elle est recherchée depuis des millénaires pour ses œufs, sa viande et son huile, mais ce sont ses écailles imbriquées qui font de cet animal un produit commercial si demandé. Ces plaques épaisses, appelées "écailles", ou "bekko" en japonais, qui recouvrent la carapace, sont en kératine, cette matière dont sont constitués ongles, cheveux et cornes de rhinocéros. L’écaille présente des couleurs chaudes et, dans les mains d’artisans habiles, elle peut être soudée, moulée, découpée et transformée en une myriade d’articles. C’est le précurseur des matières plastiques et, bien avant notre ère, elle faisait déjà l’objet d’échanges internationaux et d’utilisations diverses. Le prix actuel de certains objets en écaille en font l’un des produits animaux les plus précieux; une carapace brute, non traitée, peut atteindre des centaines de dollars le kg.
Contrairement à l’espèce Chelonia mydas qui est majoritairement tuée pour sa chair, il est bon de rappeler que la chair de la tortue imbriquée est toxique et peut s’avérer mortelle. Lors de mon séjour dans le Pacifique, j’ai écouté des témoignages de personnes ayant eut des amis décédés à cause de la viande de tortue imbriquée (dites «bec de coq» pour les polynésiens). Les polynésiens étant consommateurs de viande de tortues, ils achètent régulièrement sur le marché noir et parfois des morceaux d’Eretmochelys imbricata sont vendus par erreur.
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